mercredi 9 novembre 2011

Paris l'Assemblée nationale



Les bâtiments du Palais Bourbon, abritant aujourd'hui l'Assemblée Nationale, n'ont plus grand chose à voir avec l'élégante demeure princière construite à l'extérieur de Paris par la Duchesse de Bourbon entre 1722 et 1728. 

L'hotel de Lassa

Le Marquis de Lassa eut une liaison officielle avec la duchesse de Bourbon alors veuve, le duc de Bourbon étant mort le 4 mars 1710. Elle fit des gains énormes grâce système du banquier Law. Elle fit alors construire un hôtel qui est aujourdhui le Palais Bourbon (1722), et céda à Léon de Lassay une partie des terrains du côté des Invalides afin qu'il puisse faire élever un hôtel semblable au sien.
L'hôtel de Lassay (1724) fut construit dans le même alignement que le Palais Bourbon et est aujourdhui la résidence du président de l'assemblée nationale.

La duchesse de Bourbon

Le Marquis de Lassa
En 1791, l'ensemble est confisqué comme bien national pour abriter en 1795 le "Conseil des Cinq-cents". Une première salle des séances est construite à l'emplacement des "Grands Appartements". Aujourd'hui, subsistent le bureau du Président et la tribune d'honneur...Très vite aussi se pose la question de la façade : donner à l'édifice plus de noblesse ! Les travaux sont achevés en 1810 avec l'édification d'un péristyle de douze colonnes accessible par 30 marches, faisant face au pont et à la place de la Concorde. 

Le bâtiment est rendu au Prince de Condé pendant la Restauration, qui le loue à la "Chambre des Députés" avant de le vendre à l'Etat en 1827. Dès lors, de grands travaux sont entrepris qui donnent au palais sa physionomie actuelle : salle des séances agrandie, avancement de la façade côté cour et création de 3 salons, construction de la bibliothèque remarquable  et d'une galerie des tapisseries... Notez également la fameuse salle des pas perdus...



Ici, c'est le salon des Saisons (car les peintures évoquent les saisons). L'hôtel est la résidence du président de l’Assemblée nationale. Mais bien sûr que non, les élus de la république ne sont pas des privilégiés, nos ancêtres ont fait la révolution...

le salon des Saisons
La galerie des fêtes
Le Cabinet du départ. D'ici, le Président de l'Assemblée, se rend dans la galerie des fêtes. Inaugurée en 1848, elle relie le palais Bourbon à l'hôtel de Lassay, jusqu'alors séparés par des jardins. Une fois traversée, le Président arrive à la salle des Pas Perdus, pour enfin rejoindre l'hémicycle après un petit cérémonial où les gardes républicains lui rendent les honneurs.

La salle des Pas Perdus

L'actuelle salle des séances fut construite entre 1828 et 1832. Elle conserve le plan en hémicycle de la salle du Conseil des Cinq-Cents. Rappelons qu'à la Révolution, le palais est déclaré bien national, et abrite dès 1795 ledit Conseil.

Salle des séances

Le perchoir et la tribune datent de l'époque du Conseil des Cinq-Cents. La tapisserie centrale a été tissée d'après un tableau de Raphaël, L'École d'Athènes.


                                                       Raphaël, L'École d'Athènes
Chacun des 577 députés dispose d'un siège numéroté. Mais sur certains d'entre eux, il y a de petites plaques vissées. Celle-ci fait référence à Jacques Chaban-Delmas, « Président d'honneur de l'Assemblée nationale »
Siège Jacques Chaban-Delmas
Cette tapisserie illustrant l'Iliade, dans la salle des Conférences.

La colère d'Achille.
Le palais abrite également une impressionnante bibliothèque riche de 700 000 volumes et de 80 incunables.

La bibliothèque
Elle possède des pièces rares comme l'exemplaire original du procès de Jeanne d'Arc, le manuscrit de La Marseillaise, un calendrier illustré aztèque... ou encore le serment du Jeu de paume du 20 juin 1789

L'exemplaire original du procès de Jeanne d'Arc
Au salon des Mariannes. La collection de 49 bustes montre comment, depuis la Convention, la République est représentée. Il semblerait que ce prénom fut choisi parce qu'il était très répandu dans le petit peuple au XVIIIe siècle, et qu'il convenait donc à la jeune république qui en était issue

Salon des Mariannes
Dans le salon Casimir Perier, le monumental bas-relief du sculpteur Dalou (3,7 tonnes, 6,5 mètres sur 2,3) représente la séance du 23 juin 1789 au cours de laquelle Mirabeau lança la célèbre apostrophe : "Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes".

Salon Casimir Perier
Ce dernier salon s'ouvre sur la cour d'Honneur qui accueille, depuis 1989, la sphère monolithe de granit noir des droits de l'homme, œuvre de Walter de Maria qui commémore le bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

La cour d'Honneur


Pour assister aux séances de l'Assemblée Nationale et visiter le Palais Bourbon, c'est possible ! Mais il vous faudra passer par l'intermédiaire d' un député...


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