jeudi 8 septembre 2011

Paris l'Ancien couvent des Recollets




Les Récollets sont des religieux de l'étroite observance de Saint-François, provenant d'une réforme de l'ordre accomplie en Espagne au XVème siècle. Le nom de récollets vient du latin recollecti  " recueillis “. Après s'être installé en Italie, ils furent introduits en France à Tulle en en 1585, à Nevers en 1592, à Limoges en 1596 , à Metz en 1602 et à Paris en 1603






  En 1619 d'importants aménagements des bâtiments autour du cloître furent entrepris. De 1630 à 1789 ce fut l'apogée de ce couvent qui possédait une bibliothèque fort réputée. Prospère jusqu'à réunir près de deux cent moines au début du XVIIIème siècle. Ils ne seront plus qu'une trentaine en 1789. Fermé et pillé à la Révolution il va connaître une succession d'affectations : de 1789 à 1790 une caserne de grenadiers prendra possession des lieux, puis un atelier de filature jusqu'en 1792 date qui verra le départ définitif des derniers Récollets encore sur place. Puis en 1794 s’installeront des forges pour la fabrication d'armes et d’outils. En 1795 il est transformé en hospice, il devient l'Hospice des incurables-hommes. C'est à cette époque que les bâtiments sont remaniés, en particulier la chapelle qui est réduite et dotée d'une nouvelle façade néoclassique.  









. En 1926 la construction de l'avenue de Verdun, devenue rue du Faubourg Saint-Martin, amène à détruire une partie du cloître et des terrains sont cédés à la Compagnie des Chemins de Fer en 1931 pour agrandir la gare de l’Est. La situation de cet hôpital près des gares du nord et la gare de l'est lui a valu une grande activité durant la première guerre mondiale où il permettra aux blessés revenant du front, d'être immédiatement soigné. Il en sera de même pendant la seconde guerre mondiale ainsi que pendant la guerre d’Algérie.  





Devenu trop vétuste, l'hôpital ferme ses portes en 1968 et est évacué en 1971. En1973, deux ailes sont détruites. Les anciens jardins sont affectés à la réalisation du centre hospitalier universitaire Saint-Louis -Lariboisière, et à la création d'un jardin public de la Ville de Paris : le square Villemin. Les restes de l'ancien couvent sont affectés à une école d'architecture : Paris-Villemin qui y restera près d'une vingtaine d’annéesEntre 1991 et 92, le bâtiment est squatté par un collectif d'artistes, "Les anges des Récollets"

Les représentants associatifs et la gauche de l'époque (pas encore municipale) le leur avaient demandé: "s'il vous plait, vous qui avez  réussi à réanimer le dixième arrondissement (à l'époque ce n'était pas boboland comme aujourd'hui et leur "boutique de l'art accessible" faisait figure d'unique lieu de convivialité) aidez nous a sauver le couvent et son jardin..."



Ce couvent appartient à l'Etat (le jardin à la ville), or il est prêt d'être vendu...pour le terrain. En effet un projet de bureau (côté gare de l'Est) et de Hlm (côté jardin villemin) a été conclu entre Tony Dreyfus et Jacques Chirac, ainsi l'école d'architecture Paris Villemin devra être délogée(octobre 1990) et le seul jardin public du dixième, avec son site historique datant des Médicis seront voués à la destruction.
Après quinze ans de lutte les anges sont parvenus à sauver le site et malgrès l'absence de considération pour ce travail, ils peuvent être fiers.












  

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